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Truthlurker recherches et symboles

DE L'EQUERRE ET DU COMPAS

15 Novembre 2011 , Rédigé par Lurker Publié dans #Paroles

J'ai trouvé celà je ne sais plus trop où, mais  j'aime à le partager

 

"Libertas vera est affectibus non servire"

Libre est qui tient ses passions captives

1595 :

 

 

Estant un certain Philosophe tres-judicieus, enquis
quelle sorte de Republique il estimoit la meilleure,
respondit que celle-là l’estoit en laquelle la pieté s’ob-
serve religieusement, & ou les loix sont tellement ordon-
nées que leur severité est moderée par clemence. De-
rechef interogé laquelle il estimoit la pire, repliqua que
c’estoit celle-là ou le trop d’indulgence destruit les bonnes
moeurs des citoyens, & ou la trop grande licence fait com-
mettre une infinité d’ordures & meschancetez sans crain-
te de punition: Par ceste responce ce personnage excel-
lent enseignoit que toutes choses se doivent faire avec
moderation: car en l’extreme severité des loix se retrou-
ve d’ordinaire outrage insupportable. Le Prince austere
& rigoureus ne peut faire estat de l’affection de ses sub-
jets, laquelle est tousjours accompagnée de fidelité: la ou

la trop grande crainte est conjointe à la haine: Et pour-
tant les loix doivent tellement estre dispensées en leur
venerable majesté, que les fautes des delinquans reçoivent
leur correction selon le merite d’icelles, & la considera-
tion des temps, des lieus, & autres circonstances, à ce que
le lien de l’humaine societé soit conservé en son entier,
& que ceux qui ont failly ne se desesperent par apprehen-
sion de ne pouvoir obtenir pardon. Et qu’ainsi l’ypochri-
sie (peste de la civile conversation, fautrice des mesfaits
& des maux desquels sont coustumierement affligez les
pauvres humains) soit eternellement bannie d’entre eus,
pour y maintenir sous une equitable police la correspon-
dance de volontez en union & concorde.
Ces loix sont entre nous certes trop rigoureuses
Qui, sans rien pardonner, criblent exactement;
Mais aussi celles là qui tousjours librement
Permettent tout à tous sont trop pernicieuses.
La justice les doit rendre religieuses,
Pour n’interdire tout, ny le permettre aussi;
Si le poids balancé les establit ainsi
Les belles actions vaincront les vitieuses.

 

Image2-copie-1.jpg

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J
Cet intéressant emblème (et commentaires) provient du recueil de Jean-Jacques Boissard, Emblèmes nouvellement mis de latin<br /> en françois par Pierre Joly, Metz, éd. A. Faber, 1595.La première édition, latine (Emblematum liber), date de 1593. D'autres emblèmes de la même suite comportent des compas…
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